Le musée d’Orsay nous invite à découvrir la transition qui s’opère entre la fin du 19ème et le début du 20ème siècle à travers l’exposition « Vers le reportage ». La photographie passe ainsi timidement de sa fonction documentaire à celle du reportage.
Vernissage de l’exposition – © Olivier de Chappedelaine 2007
Alors qu’elle s’attache jusqu’alors à immortaliser la Bourgeoisie en habit chez elle ou en studio, certains photographes emboitent le pas de leurs contemporains, écrivains, peintres et philosophes qui s’intéressent aux « gens du commun » (suite au Printemps des révolutions de 1848). C’est aussi l’occasion de sortir des studios et de se confronter au monde qui l’entoure, à cette population silencieuse constituée d’ouvriers, de paysans, d’artisans ou de miséreux.
Vernissage de l’exposition – © Olivier de Chappedelaine 2007
Parallèlement aux grandes expéditions de la fin du 19ème, on voit se dessiner petit à petit la notion de reportage, le photographe se rapproche de son sujet, on passe de la photographie de paysage à la photographie humaine. On quitte le côté des photos posées et du portrait pour des prises de vue en situation. Même si cette évolution reste relativement lente (à cause du manque de sensibilité des émulsions de l’époque qui ont du mal à imprimer des images dynamiques), l’homme passe timidement de la représentation fantomatique à sa représentation réel in situe.
Vernissage de l’exposition – © Olivier de Chappedelaine 2007
Les sujets traités sont alors relativement variés, la vie des paysans ou des pêcheurs au travail par Peter Henry Emmerson, des ouvriers travaillant sur la tour Eiffel par Henri Rivière, jusqu’à la photographie sociale dans les rues de New York de Paul Strand.
THOMAS ANNAN Glasgow : Close n°46 Saltmarket entre 1868 et 1871
© Photo P. Schmidt / A. Brandt / Paris, musée d’Orsay
PETER HENRY EMERSON THOMAS FREDERIK GOODALL In a sail Loft 1890
© Photo P. Schmidt / A. Brandt / Paris, musée d’Orsay
Il faudra donc un peu plus de 50 ans pour que la photographie s’attache à immortaliser de nouveaux sujets grâce à l’évolution des émulsions et des appareils. Le photo-reportage prendra réellement son envol au cours du XXème siècle. D’une part grâce à l’arrivé du Leica M, qui permet au photographe une plus grande souplesse et une visée à l’oeil, mais aussi par la confrontation sur le papier de la photographie et du texte grâce à l’explosion au sortir de la 2ème guerre mondiale des illustrés.
PETER HENRY EMERSON THOMAS FREDERIK GOODALL – Poling the Marsh Hay 1886
© Photo P. Schmidt / A. Brandt / Paris musée d’Orsay
LEWIS HINE – Enfants vendant des journaux à New-York 1910
© Photo P. Schmidt / A. Brandt / Paris, musée d’Orsay
Avant de vous précipiter au musée d’Orsay, je vous propose de passer voir l’exposition qui à lieu en ce moment à la BN, site Richelieu, car les deux expositions sont relativement complémentaires et montrent à toutes deux une période de transition importante de la photographie. Si vous en voulez encore, la suite est l’exposition de Steichen au Jeu de Paume et vous aurez ainsi balayé en 3 expositions, 100 ans de photographie.
Vernissage de l’exposition – © Olivier de Chappedelaine 2007
16 octobre 2007 – 6 janvier 2008
Musée d’Orsay
1, rue de la Légion d’Honneur
75007 Paris
Horaires : Tous les jours, sauf le lundi, de 9h30 à 18h, le jeudi de 9h30 à 21h45.
Tarification : Droit d’entrée au musée : plein tarif : 7,5 € ; tarif réduit et dimanche : 5,5 €
Métro : Solférino (ligne 12)
RER C: Musée d’Orsay
Bus : 24, 63, 68, 69, 73, 83, 84, 94
Publication : La photographie au musée d’Orsay : vers le reportage (1843-1933), par Françoise Heilbrun, 96 pages, 62 illustrations en quadrichromie, disponible en français, anglais et italien, coédition 5 Continents/musée d’Orsay, 12 €
Visites avec conférencier : du 8 novembre au 20 décembre, tous les jeudi à 19h30, droit de conférence : 7,50€ / réduit 5,70€
Pour toutes informations complémentaires musee-orsay.fr