Le musée d’Orsay et la Société française de photographie nous invitent à un saut dans le temps pour faire la connaissance d’un photographe de génie, Léon Gimpel. Ce nom vous parle peut-être, pour ma part nous venons de faire connaissance il y a quelques petites heures, mais j’avoue que je ne suis pas prêt de l’oublier.
Léon GimpelBar « Tout va bien » © DR – SFP
Le mot avant-gardiste semble être la meilleur définition, pour ce touche à tout de la photographie aux cadrages si étonnants. Gimpel est un pionnier, un magicien de l’image, tout ce qu’il touche du regard prend une autre dimension et cela quelqu’en soit le support (Autochrome ou noir et blanc, moyen ou grand format). L’exposition nous jette dans le ton dès les premières photos avec des auto-portraits déformés de l’auteur, l’entrée en matière est des plus intéressante et nous permet de mettre un visage sur ce monsieur relativement peu connu du grand public, voir des amateurs (aucun souvenir de lui dans mes cours d’histoire de la photo !!).
Léon Gimpel Autoportrait au Palais
de Glaces de l’Exposition universelle© DR – SFP
Il s’en suit de nombreuse images, environ 150 qui nous promènent entre noir et blanc et Autochrome, et qui nous plongent dans le Paris de la belle époque. Scènes de rue, scènes de vie, portraits, nous voilà immergé dans la vie parisienne, de jour comme de nuit. Gimpel a une tel soif de photographier ses contemporains dans leur vie de tous les jours, qu’il pousse jusqu’à modifier lui même la chimie des Autochromes, pour gagner ses précieuses microsecondes qui permettent d’immortaliser des scènes dynamiques.
Léon Gimpel Place de la Madeleine
un dimanche matin© DR – SFP
Utilisant des point de vue élevé, le mot plongé ne semble pas assez fort pour définir ses images vue du ciel. Non content d’utiliser les monuments parisiens, lorsque la hauteur des monuments ne lui suffit plus, c’est en dirigeable que Gimple photographie Paris et il transforme alors voitures et parisiens en fourmis laborieuses et grouillantes
Léon Gimpel Départ du dirigeable militaire
Le Temps © DR – SFP
Dans la pénombre de la salle du musée d’Orsay, cette exposition tout en transparence nous offre une superbe fresque de la capitale et de ses habitants.A cela s’ajoute des prises de vue de nuit, tout en couleur des principaux magasins, cabaret et autres vitrines arborées de néons de toutes les couleurs.
Léon Gimpel Motif lumineux au Bazar
de l’Hôtel de Ville © DR – SFP
Pour finir, le sujet change radicalement, et c’est dans le monde de l’infiniement petit que nous terminons ce voyage, après un passage sur un superbe collection d’autochromes représentant des champignons, suite à la volonté de Gimpel documenter visuellement tous les champignons français.
Léon Gimpel Amanite phalloïde© DR – SFP
Photographe méconnu, Léon Gimpel est le photographe du début du 20ème. Cet homme est un touche à tout dans la lignée de Steichen, mais reste le pionnier du photo-reportage, de la photo scientifique, de la photo aérienne, de la photo de nuit. Le premier photographe de la couleur grâce à l’autochrome des frères Lumière, et à mon sens, le premier photographe humaniste.
Cette exposition est une bouffée d’air et vous plongera dans le Paris du début du siècle dernier. Le musée d’Orsay et la SFP marque un sérieux point à mon sens, et j’ose espérer qu’ils nous préparent d’autres expositions de cette qualité dans les mois ou années à venir.
Léon GimpelLe Dirigeable Ville de Bruxelles © SFP
Léon Gimpel (1873-1948), les audaces d’un photographe
Musée d’Orsay
1, rue de la Légion d’Honneur
75007 Paris
Horaires : Tous les jours, sauf le lundi, de 9h30 à 18h, le jeudi de 9h30 à 21h45.
Tarification : Droit d’entrée au musée : plein tarif : 8 € ; tarif réduit et dimanche : 5,5 €
Bénéficiaires du tarif réduit : les visiteurs âgés de 18 à 30 ans et les familles nombreuses. Le jeudi soir, tarif réduit pour tous et gratuité pendant six mois pour les 18-25 ans.
Métro : Solférino (ligne 12)
RER C: Musée d’Orsay
Bus : 24, 63, 68, 69, 73, 83, 84, 94
Catalogue : Léon Gimpel (1873-1948), les audaces d’un photographe, 224 pages, 180
illustrations, 21×26 cm, éditions musée d’Orsay/Cinq continents, prix : 40 € environ
Visites avec conférencier : du 21 février au17 avril 2008, les jeudi à 19h30. Durée 1h30. Droit de conférence : plein tarif : 7,50€ / tarif réduit : 5,70 €
Pour toutes informations complémentaires musee-orsay.fr