Le musée Rodin nous invite, à travers une exposition temporaire, à nous immiscer dans les rapports entre le sculpteur et les photographes de son temps. Au fil de l’exposition, le regard de ce dernier évolue, suite à des rencontres et à l’évolution de la photographie qui est alors elle-même en pleine mutation.
Exposition « Rodin et la photographie »
photos © Olivier de Chappedelaine 2007
Simplement descriptive et narrative de son travail dans un premier temps, elle perd petit à petit son côté documentaire pour entretenir avec le sculpteur et ses oeuvres une relation d’égal à égal et de transfiguration des sculptures.
Eugène Druet, Le Baiser, vers 1898 ,
papier gélatino-argentique, 39,3 x 30 cm, Ph 373, © musée Rodin, Paris, 2007.
Ce voyage commence dans l’atelier du maître avec des photographes de quartier, Bodmer, Pannelier, Freuler. Il s’agit alors de mettre en image le travail de création de Rodin, travail d’étude de la matière et de la terre qui prend forme. L’atelier se remplit, au fur et à mesure du temps qui passe, de plâtres, bronzes et marbres.
Anon., Saint-Jean Baptiste, en arrière-plan – l’Homme au nez cassé et Diderot, vers 1884,
papier albuminé, 14,2 x 11 cm, Ph 277, © musée Rodin, Paris, 2007.
La photographie est alors un moyen de communication, Rodin veut ainsi maitriser la vision de son travail et utilise la photographie comme vecteur pour la presse. Les photographes travaillent alors sous les directives du maître et documentent la vie des oeuvres naissantes, permettant ainsi d’immortaliser les différents stades de la création.
Edward Steichen, Rodin – le Penseur, 1902,
tirage à la gomme bichromatée 26 x 32,2 cm, Ph 217, © musée Rodin, Paris, 2007.
Le rapprochement entre la sculpture et la photographie s’opère dès le milieu du XIXe siècle. Leur point commun est la lumière, qui révèle les matières, les reliefs et les formes. A cela s’ajoute un vocabulaire commun : reproduction, agrandissement, positif, négatif, creux, relief, etc….
Edward Steichen, Towards the light- Midnight, 1908,
Epreuve au charbon et platinotype, 19,3x 21,2 cm, Ph 226, © musée Rodin, Paris, 2007.
Les sculpteurs y voient un moyen de documenter et répertorier leur travail, tout en le diffusant via la presse. Pour les photographes, la sculpture est un modèle idéal, contraint par des temps de pose relativement long de l’époque.
Exposition « Rodin et la photographie »
photos © Olivier de Chappedelaine 2007
Le XXe siècle est celui de la photographie par excellence, par son émancipation, grâce l’évolution du matériel et des films, mais aussi par les différents mouvements qui vont la faire évoluer.
La photographie devient un art à part entière, Rodin le comprend rapidement en répondant aux attentes des photographes pictorialistes qui frappent à la porte de son atelier.
Exposition « Rodin et la photographie »
photos © Olivier de Chappedelaine 2007
Au contact de Steichen, Haweis, Coles ou Limet, le maître laisse alors s’exprimer ces artistes sur son travail. La sculpture devient un sujet à part entière, transfiguré par le regard que porteront les photographes sur ses oeuvres.
Exposition « Rodin et la photographie »
photos © Olivier de Chappedelaine 2007
La photographie est vivante, les clichés sont manipulés, peints, colorisés, du fait des différentes techniques de tirage et de prise de vue qui existent et qui ne cessent d’évoluer.
Exposition « Rodin et la photographie »
photos © Olivier de Chappedelaine 2007
Les barrières techniques tombent les unes après les autres, lui permettant ainsi de toucher un plus grand nombre de sujets. Limitée dans un premier temps par son côté documentaire (cf. l’exposition à la BNF), elle prend petit à petit des angles différents et s’affirme à la fois en tant qu’art à part entière, via le portrait, la mise en scène (exposition Steichen), et en tant que média rapporteur de faits de société en posant les jalons du photoreportage et de la photographie humaniste (exposition « Vers le reportage » au musée d’Orsay).
Exposition « Rodin et la photographie »
photos © Olivier de Chappedelaine 2007
Cette exposition à donc un double intérêt :
Le premier, d’être invité dans le monde de Rodin à travers une vision différente de l’approche habituelle. Ce dernier ayant amassé tout au long de sa carrière quelque 7 000 clichés de son travail, de ses proches ou de lui-même, les 200 exposés vous en donneront un bel aperçu.
Exposition « Rodin et la photographie »
photos © Olivier de Chappedelaine 2007
L’autre est purement photographique, et nous invite au voyage dans l’histoire de cet art naissant, qui se cherche, se créée, évolue au fil du temps et qui donnera la photographie que nous connaissons aujourd’hui.
Exposition « Rodin et la photographie »
photos © Olivier de Chappedelaine 2007
Musée Rodin – site de Paris
du 14 novembre 2007 au 2 mars 2008
79, rue de Varenne
75007 Paris
Téléphone : 01 44 18 61 10
Télécopie : 01 44 18 61 30
Horaires d’hiver (octobre – mars) :
Ouverture du musée et de la boutique :
de 9h30 à 16h45
Fermeture de l’hôtel Biron : 16h45
Fermeture du parc : 17h00
Dernière entrée : 16h15
Horaires d’été (avril – septembre) :
Ouverture du musée et de la boutique :
de 9h30 à 17h45
Fermeture de l’hôtel Biron : 17h45
Fermeture du parc : 18h45
Dernière entrée : 17h15
Métro (ligne 13) : Varenne, Invalides ou Saint-François-Xavier
R.E.R (ligne C) : Invalides
Bus : 69, 82, 87, 92
Stationnement : Bd des Invalides
Collection permanente et jardin
Plein tarif : 6 euro
Tarif réduit : 4 euro
Exposition temporaire et jardin
Plein tarif : 6 euro
Tarif réduit : 4 euro
Billet jumelé : collection permanente, exposition temporaire et jardin
Plein tarif : 9 euro
Tarif réduit : 7 euro
Jardin : 1 euro
Abonnement mensuel : 6 euro
Abonnement annuel : 45 euro
Accès gratuit sur justificatif pour les moins de 18 ans, les enseignants, les chômeurs, les titulaires d’une carte Cotorep, etc. Tarif réduit de 18 à 25 ans
La collection permanente et le jardin sont gratuits le premier dimanche du mois.
Visa, carte bleue et chèques acceptés à partir de 7€
Le paiement par chèque donne lieu à la présentation d’une pièce d’identité.
Pour toutes informations complémentaires, c’est ici musee-rodin.fr