La Fondation Henri Cartier Bresson nous imerge du 10 mai au 29 juillet 2012, dans un Japon comme vous n’avez pas l’habitude de le voir, grâce à l’exposition du photographe japonais Yutaka Takanashi.
Photographe peu connu en France, Yutaka Takanashi est né à Tokyo en 1935. Diplômé de Metropolitan Aoyama School de Tokyo, puis de de l’université de Nihon et pour finir de l’école de design de Kuwasawa, c’est en 1961 qu’il commence sa carrière, en travaillant sur ses propres projets photographiques au Nippon Design Center. Après des premières expositions et publications sur son travail sur les « gens de tokyo », il rejoint en 1968 le collectif artistique Provoke qui publiera 3 numéros d’un magazine au regard différent et loin de la photographie dite traditionnelle.
C’est en 1970 que commence sa carrière d’indépendant, il continue son travail sur la ville et ses habitants, la série Toshi-e. Puis il délaisse le noir et blanc ainsi que le Leica M pour travailler à la chambre grand format et avec du négatif couleur. Son travail Machi, commence en 1975, il sera publié et exposé en 1977 et 1978.
les années 1980 le consacre dans le milieu universitaire ou il devient enseignant tout en continuant à travailler sur sa ville natale et ses contemporains. Il s’en suit de nombreuses expositions dans son pays mais aussi à l’étranger. Une première en France sera au Bal, lors de l’exposition collective Tokyo-E, l’année dernière.
La consécration est cette exposition dans le cadre si prisé de la Fondation Henri Cartie Bresson. L’exposition reprend des séries phares du photographe, au 1er étage celles en noir et blanc, composée de 50 tirages réalisés entre 1965 et début 1970, Toshi-e signifiant vers la ville.
Période du collectif Provoke, les photos ne sont pas techniquement parfaites, cadrées à la volée, floues, grises, contrastées etc. Il faut dépasser l’artifice technique pour se focaliser sur le message du photographe et du collectif dans cette période compliquée des années 1968 à 1970. Cette période se veut de l’énergie brut et surtout des photos d’atmosphère, de moments figés sans artifices, sans envie de magnifier la réalité. Entre photographie urbaine et photographie de rue, un regard qui contraste avec les repères photographiques traditionnels.
Au second étage, on change de style, le travail semble en opposition complète avec la période précédente. Les photos sont prises à la chambre, donc sur pied avec du négatif couleur. L’improvisation n’est plus de mise, la mise en scène est travaillée, preuve en est les petits cahiers crayonnés à la main, qui servent d’ébauche, de travail préparatif, de pense bête pour le photographe.
35 photographies, nous ouvrent les portes d’un Tokyo traditionnel, simple, sans ostentation. Un plongeon dans un monde chaleureux, remplit d’objets, de vie, de moment figé sans âme qui vivent, mais dont on sent la présence toute proche. Tout est net, précis, on sent un grand sens du détail pour immortalisé ce Japon qui disparait petite à petit face à l’arrivée de la modernité, et à la main mise d’autres cultures qui viennent s’y mélanger. Machi, réalisée entre 1975 et 1977 se consacre à des intérieurs de boutiques et de magasins. Golden-Gai Bars, se focalise sur des intérieurs de bars populaires, dans le quartier Shinjuku en 1982.
C’est donc une exposition sur le travail d’un photographe qui explore sa ville, ses contemporains, tout en se cherchant sur son moyen d’expression. Le contraste est relativement fort entre ses deux périodes, ou finalement tout s’oppose sur la forme, mais pas sur le fond, car on sent une profonde envie de laisser une trace d’une culture traditionnelle et populaire avant que celle-ci ne disparaisse dans le mélange des cultures et de la modernité.
Yutaka Takanashi
du 10 mai au 29 juillet 2012
Fondation Henri Cartier Bresson
2, impasse Lebouis
75014 Paris
tel : 01 56 80 27 00 / fax : 01 56 80 27 01
contact@henricartierbresson.org
Horaire
du mardi au dimanche de 13h00 à 18h30
le samedi de 11h00 à 18h45
nocturne gratuite le mercredi de 18h30 à 20h30
dernière entrée 30mn avant la fermeture
fermé lundi et jours fériés
Tarifs
plein tarif : 6 euros
tarif réduit : 4 euros
gratuit pour les Amis de la Fondation HCB
gratuit en nocturne le mercredi (18h30 – 20h30)
Transport
Métro : Gaîté, ligne 13, sortie n°1, vers la rue de l’Ouest – Edgar Quinet, ligne 6, vers la rue de la gaité
Bus : Ligne 28 et 58 arrêt Losserand-Maine, Ligne 88, arrêt Jean Zay – Maine
Velib : Station n° 14035
Pour plus d’infos sur l’exposition c’est par ici >> henricartierbresson.org