Cette nouvelle mouture d’Art Paris signe le passage de la crise. Le mot d’ordre est à la valeur sure, on ressort les classiques, on innove peu, il n’y a pas de prises de risque. Peu d’innovation ne veut pas dire pas de nouveaux regards, le traitement de l’image reste classique, on revient sur la valeur sure du travail de l’image. Un travail sur la composition, la mise en scène, le cadrage, il en ressort un retour aux sources de la photographie. Le côté mirage de la surenchère de retouche et de montage numérique, semble s’effacer face à un travail plus construit, plus aboutit, moins grossier. Jessica Craig-martin (Galerie 64bis) nous offre une vision colorée de people. Cadrages sérés, couleur saturée, nous sommes projetés dans leur intimité et en confrontation directe, nez à nez. Il y flotte un côté Martin Parr, mais avec un regard diffèrent, plus dynamique,plus rapproché, qui donne une impression de mouvement, de photo volée. Les scènes de vie de Ryan Schude (Galerie 64bis), montre un gros travail de préparation, de mise en scène, et de recherche. Les images qui en résultent, fourmillent de détails, d’histoires ou de prises de position. Un travail impressionnant réalisé en extérieur avec un beau traitement de la lumière, très bien maitrisée et valorisée. Dans la série autre scène de vie, Yves Gellie et human version 2.0. On quitte le monde des humains pour celui des robots. Les photos nous plongent dans la conception des robots humanoïdes, avec un regard très objectif, limite froid sur la naissance de ses êtres de métal. Une sorte de constat de l’émergence d’une nouvelle race. Chez Camera Obscura, les grands noms sont de sortie, Saul Leiter, Sarah Moon, Mickael Kenna, Bernard Plossu, au côté de moins connus, Paolo Ventura, Alexey Titarenko. La sélection est certes classique, mais à ce niveau là, c’est toujours un plaisir pour les yeux. Petite découverte de Ingar Krauss avec des natures mortes autour de la chasse, assez intéressantes dans le côté picturale de la chose. Nick Brandt reste ma grosse révélation de ce Art Paris, grosse révélation car n’étant pas un grand fan de la photo animalière, il fallait un photographe de talent pour m’interpeler sur ce sujet. Pari réussi, les images sont simplement magnifiques et l’on se prête à imaginer un studio photo en pleine savane avec en guest star, Eléphant, Lyon, Gazelle et compères. Du grand portrait, soigné, léché, piqué impressionnant par les tirages de grande taille. Yang Yongliang, est aussi une bonne surprise, mais dans un tout autre style. On est dans le délirant, l’énorme, le gigantesque de la représentation de la croissance industrielle chinoise. Accumulation de détails, de formes, association de matières diverses, sublimation de ses champignons géants ainsi créés, le tout en monochrome noir et blanc, pour montrer la pérennité de cette industrie chinoise qui bouleverse le monde. Voilà, un premier petit retour, le suite à suivre dans un autre billet à venir.
Art Paris + Guests
Grand Palais
Avenue Winston Churchill
75008 Paris
Ouverture au public : du 18 au 22 mars 2010, de 11h à 20h00
Et lundi 22 mars 2009, de 11h à 18h
Métro: Champs-Elysées-Clémenceau
Bus : 28-42-52-72-80-83-93
Parkings: Rond Point des Champs-Elysées à Invalides – Concorde
Prix d’entrée : 20 € (10 € : artistes et étudiants)
Catalogue : 20 €
Pour toutes informations complémentaires c’est par là >> artparis.fr