Beaucoup de monde ce matin pour le vernissage presse de l’exposition Diane Arbus au Jeu de Paume. Et finalement quoi de plus logique, puisqu’il s’agit de la première rétrospective parisienne de cette grande photographe new-yorkaise.
Avec une scénographie soignée et quasi parfaite, les 200 oeuvres de Diane Arbus, issues de 40 collections publiques et privées, nous invitent à un voyage dans le temps, à la rencontre de l’Amérique des années 1960 à 1971. Américain serait plus juste et New Yorkais pour être exacte. Le travail de Diane Arbus se situant exclusivement sur la ville de New York et de ses environs, sa ville natale. L’exposition nous plonge rapidement dans une magnifique fresque humaine, ou se mélangent toutes les catégories sociales d’une grosse décennie. De tailles et de formats différents, allant du 18×24 au 50×50, c’est une nouvelle rencontre à chaque photographie. Vous passez d’un couple de nudistes à l’appartement d’une femme huppée, d’un portrait d’enfant plein de larmes au travestie en train se maquiller. De photos de rue à celles d’artistes forains, de personnes handicapées à des stars ou des célébrités. On peut dire que tout le monde y passe, mais sans prise de position, de manière tout à fait objective, à la limite du documentaire finalement. Le point commun de tous ses regards est une certaine complicité, que l’on ressent entre le sujet et son photographe, il y a peu de photos « volées » chez Diane Arbus. Les portraits et scènes de vie, qu’ils soient en intérieur ou dans la rue, sont une formidable quête de l’identité, de l’être et du paraitre. On se rend finalement compte que les plus à l’aise avec eux même, sont ces personnes accidentées de la vie ou marginalisées par leur choix de vie. Elles apparaissent alors de manière tout à fait naturelle, comme s’étant trouvées et n’ayant plus rien à prouver. Elles semblent passer outre le regard des autres et exister en leur âme et conscience, sans chercher à rendre des comptes, ayant trouvé leur identité et une sorte de paix intérieure. La qualité des tirages est assez exceptionnelle et fait ressortir un superbe piqué surtout sur les grands formats. C’est à souligner car finalement cela devient assez rare de voir des tirages aussi beaux, ou les nuances de gris et les contrastes apportent un plus non négligeable à la lecture des photographies. Pour finir la visite, le Jeu de Paume diffuse un slideshow de 40 minutes, à l’auditorium. Diane Arbus se raconte en voix off à travers des coupures de presse et une sélection de ses propres photographies. C’est un moment assez intime à partager et surtout la possibilité finalement assez rare d’écouter en image, un photographe se livrer. Diane Arbus
du 18 octobre 2011 au 5 février 2012
Jeu de Paume – site de Concorde
1, place de la Concorde
75008 Paris
Horaires :
Mardi (nocturne) : 12h à 21h
Mercredi à vendredi : 12h à 19h
Samedi et dimanche : 10h à 19h
Fermeture le lundi, le 25 décembre, le 1er janvier et le 1er mai
Métro : Concorde (lignes 1, 8, 12)
Bus: 24, 42, 72, 73, 84, 94
Renseignements : 01 47 03 12 50
Plein tarif : 8,50 €
Tarif réduit : 5,50 €
Tarif gratuit : enfant de moins de 10 ans, chômeur et RMI (justificatif de moins de trois mois)
Fermeture des salles 5 minutes avant la fermeture du bâtiment
Pour toutes informations complémentaires, c’est ici >> jeudepaume.org NB : désolé pour le côté indigeste de l’article les photos d’ambiance ayant été censurées.