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Robert Adams à la fondation Cartier

Du 16 novembre 2007 au 27 janvier 2008, la Fondation Cartier vous fait découvrir le travail du photographe américain Robert Adams dans son exposition ‘On the Edge’.


Fondation Cartier pour l’art contemporain
photos © o2c 2007

Ayant bravé la grève hier pour m’y rendre, en voici un petit retour rapide, n’ayant pas eu l’autorisation de prendre des photos d’ambiance et n’ayant pas vraiment accroché avec la démarche de l’auteur non sur le fond, mais sur la forme.
L’exposition s’articule sur les deux visions du photographe qui s’offrent aux abords de sa maison qui longe la côte pacifique : l’est et l’ouest. D’un côté le littoral, de l’autre, les vestiges de la déforestation d’une forêt ancestrale.

On sent la fascination d’Adams pour la mer. Mais son émotion apparaît si grande qu’il la maîtrise fort mal. La composition laisse fortement à désirer : premier plan mal cadré, horizon plus ou moins bancal, impression de cadrage à la volée et non pensé. On se retrouve vite submergé par le manque de sélection des images. Les plus belles sont vite noyées dans cette nébuleuse de photos redondantes. A cela, s’ajoute des tirages gris, denses, surexposés, certains non retouchés, laissant entrevoir les fameuses « pétouilles » que nous détestons tous. Au final, le tout manque de piqué même sur des tirages de cette taille (24×30). On y sent le malaise d’un photographe qui a beaucoup peiné à immortaliser ses émotions par l’image. Quelques photos laissent apparaître des humains perdus dans l’étendu du paysage, et c’est sur celles-ci que l’on ressent alors, peut-être, le message de fascination qu’il tente de nous faire passer.


On the South Jetty, 1990-91 / tirage 1992
Extrait de la série Time Passes
Tirage argentique 22,5 x 27,9 cm © Robert Adams

Du côté de la terre, le message est plus clair. Il s’agit de montrer la catastrophe écologique de la déforestation des grandes forêts ancestrales américaines. La vision d’horreur de la coupe claire qui laisse une terre à nue, avec des arbres déchiquetés dont il ne reste que les souches meurtries et des monceaux de branches éparpillés en lambeau. On y croise de temps en temps un de ses bourreaux mécaniques, au repos, après l’effort. Mais une fois de plus, le message passe facilement sur quelques images, mais le manque de sélection, fait que le pas s’accélère suite à la redondance des images et des paysages photographiés. Les tirages manquent souvent de contraste et la « grisouille » est encore au rendez vous.


Oregon, 1999-2002, Serie Turning Back
35,6 x 28 cm Tirage argentine Gelatin-silver print
© Copyright Robert Adams, Courtesy Fraenkel Gallery,
San Francisco and Matthew Marks Gallery, New York

En se penchant sur la biographie du personnage et sur d’autres de ses séries, la démarche est relativement intéressante et dresse un constat alarmant d’un point de vue écologique. Le traitement de cette vision est délibérément dans la lignée de ce qu’elle montre : il s’agit du choix de l’auteur, ce qui montre que la photographie est capable de faire passer des émotions. Ne vous attendez donc pas à de belles photos bien composées et bien tirées, car cela n’est pas le message que Robert Adams tente de vous faire passer, mais plutôt un triste constat du passage de la main de l’homme sur la nature.

Fondation Cartier
261, boulevard Raspail
75014 Paris

Tel : +33 (0)1 42 18 56 50
Fax : +33 (0)1 42 18 56 52

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Tous les jours, sauf le lundi, de 11h à 20h. Nocturne le mardi jusqu´à 22h
Fermé les 25 décembre et 1er janvier

Métro : lignes 4 et 6, stations Raspail ou Denfert-Rochereau
Bus : 38, 68
RER : Denfert-Rochereau
Parking : un stationnement est réservé aux visiteurs handicapés moteur devant le 2 rue Victor Schoelcher

Tarif : 6,50 euros
Tarif réduit : 4,50 euros (étudiants, moins de 25 ans, carte Seniors, Amis des Musées, demandeurs d´emploi)
Gratuit (sauf Soirées Nomades) : Laissez-passer, moins de 10 ans, adhérents au Cercle des amis, ICOM

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