Le Grand Palais accueille Paris Photo pour cette nouvelle édition et redonne ainsi à la Photographie un espace de noblesse.
Paris Photo serait il arrivé enfin à maturité ? En tout cas cette nouvelle édition gagne fortement à être visitée. Finit la cave alambiquée et sans charme du Carrousel du Louvre, vive la lumière de la grande verriere et l’espace qu’elle procure sous cette nef aux charmes accueillant. Le cadre ayant surement donné des ailes à quelque galerie, certain stand offrent aussi de belles scénographies travaillées et soignée. Ce qui change des murs blancs, souvent sans âme qui piquent les yeux, quand le soleil est de la partie. Paris Photo c’est aussi une invitation au voyage, le thème de cette année étant l’Afrique. Certaine galerie ont joué le jeu, et offrent des espaces conséquents pour nous plonger dans la chaleur de ce pays aux couleurs tamisées. Mais parlons un peu des murs maintenant, que racontent ils ? Dans la lignée de la FIAC, on reste dans l’enseble sur des valeurs sures, mais sans forcement rester figé sur les grands noms de la photographie. Si vous en cherchez, les galeries américaines comme la galerie Edwynn Houk Gallery ou encore Robert Kelin Gallery ont un des plus beaux palamrès, de Brassaï à Henri Cartier Bresson en passant par Dorothea Lange, André Kertész, Robert Frank, Man Ray, Elliott Erwitt etc. On revient à l’humain et au portrait. De toutes les tailles de tous les styles en couleur comme en noir et blanc. Le portrait inove, rassure et pérénise. En guise de coup de coeur, Christian Tagliavini avec ses femmes aux longs cous, dans un style assez différent des femmes girafes, mais tout aussi impressionnant de part la réalisation, la qualité de la lumière et le piqué des tirages.
Très beaux portraits réalisés à la folding 4×5, du photographe Jan C. Schlegel en plein thème imposé, l’Afrique.
Les scènes de vie persistent et signent, avec ou sans séries. La photographie se remet donc à raconter des histoires, parfois de tous les jours, parfois de plus loin. Elle s’exprime en tout cas sans se limiter au graphiquement parlant et autres manipulations numériques. Moins art graphique, elle tend plus à reprendre ses lettres de noblesses et sa fonction premiere de témoin du réel, documentaire ou non. Une nouveauté aussi, les prix ne se cachent plus et s’affichent de plus en plus à coté des oeuvres. Démarche à souligner car cela coupe net au côté spéculatif, et montre une certaine uniformité et stabilité du marché, qui est plutôt rassurante.
Il y en a pour toutes les bourses, avec des prix de départ de quelques centaines d’euros. On reste réaliste, les grands noms ne sont pas accessibles à tous, mais certain tirage restent étonnament abordables pendant que d’autres atteignent quelques dizaine de milliers d’euros. La rançon du talent est une valeur sure. Le livre est aussi à l’honneur avec une espace dédié et pas des moindres. Il y en a pour tout les styles, anciens, modernes, en série limitée, dédicacés ou pas. Sachez le, la photographie ne s’expose pas que sur les murs. Vous l’aurez compris, cette nouvelle édition est rassurante, mure et s’impose comme une vraie référence du marché de la photographie, preuve en est, la présence d’institution comme la Tate Modern de Londres ou de L’International Center of Photography de New York . Il ne vous reste donc qu’une chose à faire, vous y rendre. Pour terminer et faire suite à l’appel à candidature posté ici même il y a quelques jours, Xiao Zhang lauréat 2011 du prix HSBC pour la photographie est exposé dans un coin.