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Paris Photo 2007, reportage en image.

Le Carrousel du Louvre accueille pour sa 11ème édition ‘Paris Photo’, le rendez-vous incontournable du marché de la photographie contemporaine. Tous les styles y sont représentés, exposés dans une centaine de galeries, venues du monde entier.


Paris Photo 2007
photos © Olivier de Chappedelaine 2007

La tendance qui est en ressort est d’un retour au classicisme pour les galeries américaines qui exposent des valeurs sures. Les galeries françaises sont elles entre deux eaux, elles se cherchent entre le reportage en noir et blanc, l’illustration, le conceptuel ou l’abstrait en couleur. Quoiqu’il en soit la tendance est au grand, voir très grand format.


Paris Photo 2007
photos © Olivier de Chappedelaine 2007

Même si Paris et New York restent les deux grandes places de la photographie aujourd’hui, l’accent est mis cette année sur l’Italie dans cette édition 2007. Du coup, l’italien vient donner un peu de voix et de chaleur dans les couloirs qui séparent les exposants : cela change du parlé feutré que l’on y croise habituellement. Connaissant peu la photographie italienne, ce type de mise en avant est relativement intéressante. On y découvre ainsi une photographie assez traditionnelle, dans la lignée des photographes humanistes, traitée en noir et blanc. Ce qui nous invite à un voyage partant de la seconde moitié du XXe siècle à nos jours. Ces derniers offrent une photographie plus moderne, en couleur et aux formats qui suivent la tendance actuelle, mais à ce niveau, rien de bien extraordinaire.


Paris Photo 2007
photos © Olivier de Chappedelaine 2007

Revenons aux galeries, et commençons par Magnum et Vu, exemple parfait de la tendance ‘entre deux chaises’ de la France. On y trouve du reportage en noir et blanc (fond de commerce des deux agences) et donc de la valeur sure. Puis, du conceptuel, pour coller au marché. De ce côté là je ne suis pas persuadé du choix, tout simplement parce que la culture de ses agences, ainsi que leur staff, est trop marquée par le reportage.

Chez Agathe Gaillard, on ne change pas une équipe qui gagne, donc pas de nouvelles têtes… on y retrouve Gibson, Charbonier, Boubat, Cartier Bresson etc…

Le travail de Gilbert Garcin, exposé par les filles du calvaires, offre un regard conceptuel tout en noir et blanc des plus intéressants et je vous invite à creuser sur place ou sur son site.


© Gilbert Garcin

Chez Laurence Miller gallery, on y croise les photos urbaines N&b de Ray K. Metzer, aux USA dans les année 80 ainsi que les paysages marins N&B de Do DO Jin Ming. Pour ceux qui ont vu l’exposition de Helen Levitt à la fondation Cartier Bresson, et qui voudraient craquer pour quelques tirages, compter entre 4 285 € et 14 280 €.


© Gilbert Garcin

Passage obligé chez Phaidon, je vous re-conseille le livre de Steve Mc Curry (A l’ombre des montagnes). J’en ai profité pour le feuilleter, l’impression est magnifique. Si non, sortie des livres, vous y trouverez sur les murs, Martin Parr, Nan Goldin, et le fabuleux Eliott Erwitt.

La galerie Olivier Robert expose Boogie, reportage social de choc, Crackhouse, SkinHead, du grand format tout en noir et blanc, superbe.


© Boogie

En vrac, une seule photo de Philippe Ramette chez Xippas, dommage. Beatrix von Conta, travail en couleur, 40×50, insertion dans un paysage d’un range cartess postale avec des miroirs, qui reflètent l’envers du paysage, amusant.


© Beatrix von Conta

Si vous avez une petite envie de Man Ray, Cartier Bresson ou d’un Kühn, c’est à la galerie Johannes Faber, compter de 7 000€ à 36 000€ sachant que HCB n’est pas le plus cher.

Mon coup de coeur cette année sera pour Jeff Bark, que vous trouverez chez Michael Hopper Gallery ( il présenté l’année dernière Desire Dolron), gros travail de lumière et de décore. J’aime le côté picturale et surtout la lumière qui me rappelle les grands portraitistes flamands.


© Jeff Bark

Natchwey est à la galerie Clairefontaine avec une photo du 11 septembre, à ses côtés mon coup de coeur de l’année dernière Giacomo Costa et ses photo-montages surréalistes, dans la lignée de Chayan Khoï. Le style est beaucoup plus abouti et plus délirant dans le concept.


© Giacomo Costa

Petit clin d’oeil à Mika Ninagawa chez Priska Pasquer. La série Liquid Dream est tout en couleur et pleine de vie, il s’agit de poissons multicolores en plan assez serré. Couleur quand tu nous tiens.


© Mika Ninagawa

Pour le reste du monde, chez nos amis hongrois, la « nouvelle photographie hongroise » est relativement classique et en noir et blanc, on y sent l’influence de la photo française et américaine, tendance urbaine.

Du côté de l’Asie, ils sont toujours aussi avant-gardiste et créatif, il y a donc du bon et moins bon, tout est question de gout et de couleur, à voir si cela restera dans le temps. Émergence de la photographie chinoise, il y en a pour tous les gouts, le meilleur étant surtout dans le noir et blanc et le reportage.


Paris Photo 2007
photos © Olivier de Chappedelaine 2007

Et pour le reste et tout ceux que j’oublie, allez y faire un saut, cela vaut largement le détour…


Paris Photo 2007
photos © Olivier de Chappedelaine 2007

En guise de conclusion, la tendance qui en ressort est un accent prononcé sur la photographie traditionnelle. Le marché semble aller vers une photographie qui a fait ses preuves et semble ne pas vouloir s’en aller dans la photographie trop conceptuelle ou abstraite. Il suffit pour cela de tendre l’oreille, d’écouter le public et les collectionneurs, qui s’attardent plus volontiers vers de la photographie qui raconte une histoire, et non vers celle des arts graphiques, abstraite et vide de contenu. La tendance est au grand format, contre collé pour les contemporains, mais reste en 24×30 et marie louise pour les plus classiques. Le noir et blanc semble beaucoup plus présent cette année et s’expose timidement dans de grande taille, même sur les photographies plus récentes.


Paris Photo 2007
photos © Olivier de Chappedelaine 2007

On reste donc dans un classicisme qui n’est pas forcement pour me déplaire. Question couleur, le plus intéressant reste dans le portrait, ou le personnage, à quelques exceptions prêtes bien sur, mais dès que l’on tombe dans l’abstrait, j’avoue décroché et ne plus appeler cela de la photographie, mais des arts graphiques.

Pour finir, suite à ma revue de presse matinale et à deux articles traitant de l’art contemporain, si vous voulez investir, suivez la tendance américaine, partez sur des valeurs sures, ne tomber pas dans le piège du conceptuel, graphique coloré, on s’en lasse très vite et les collectionneurs aussi.


Paris Photo 2007
photos © Olivier de Chappedelaine 2007

Carrousel du Louvre
du 15 au 17 novembre 2007
99, rue de Rivoli
75001 Paris

Métro : Palais Royal-Musée du Louvre, lignes 1 et 7
Bus : lignes 21, 27, 39, 81, 95, station Palais Royal
Velib’: Borne 1011, 1010, 1025, 1012
Parking : Carrousel du Louvre depuis le quai des Tuileries, la rue de Rivoli et le pont Royal

Tarif : 15 euros
Tarif étudiants/groupe : 7.5 euros (étudiants en école d’art, sur présentation d’un justificatif)

Horaires :
15 et 17 nov. de 11h à 20h
16 nov. de 11h à 21h
18 nov. de 11h à 19h (fermeture des caisses à 18h)

Après-midi professionnel le 14 nov. de 16h à 19h
Vernissage 14 nov. de 19h à 22h (sur invitation)

Catalogue : 20 euros

Pour toutes informations complémentaires c’est ici >> parisphoto.fr

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