Art Paris a ouvert ses portes hier et tient le siège jusqu’à dimanche 1 avril 2012. Comme c’est maintenant la coutume pour les grandes foires d’art contemporain, les 120 exposants provenant de 16 pays, prennent le soleil sous la magnifique verrière du Grand Palais.
Au programme, peinture, sculpture, vidéo, installation en tout genre et photographie, une bonne manière de prendre le pouls de l’art contemporain. Avec pour cette nouvelle édition, une nouvelle équipe côté organisation et qui dit nouvelle équipe, dit nouveautés. En dehors d’un thème conducteur sur l’Europe, Art Paris Art Fair inaugure un espace dit Grand Format, avec 5 oeuvres monumentales inédites. Un autre, Séries Limitées, est quand à lui dédié au design créatif, qui a récompensé cette année « The Power of Love » de Mathieu Lehanneur, par le Prix Prototype Série limitée. Pour finir, quelques conférences à l’auditorium autour du monde de l’art… Pour revenir aux oeuvres, la photographie prend de plus en plus de place dans les galeries. En dehors des pures player de la photo, le constat est simple, près des deux tiers des galeries exposent au moins une photo. Cette tendance est assez marquante depuis quelques années, surtout chez Art Paris, qui a toujours eu une part importante d’exposants spécialisés dans la photographie, par rapport aux autres foires généralistes, qui comblent petit à petit leur retard en la matière. La photographie d’art a donc le vent en poupe et devient une sorte de valeur refuge. Plus abordable que la peinture, elle est moins contraignante côté assurance et facile à stocker ou à afficher. Mais elle est surtout plus facile d’accès et séduit donc un public d’amateurs comme de collectionneurs aguerries. Question tendance on sent une sorte de revirement dans les images exposées. Alors que les dernières éditions de Paris Photo et la Fiac se sont plus portées sur des valeurs sures comme du vintage, des grands photographes. Là, on plonge dans le contemporain, du conceptuel, de nouvelles têtes et de nouveaux styles qui émergent avec des prix plus élevés, pour une qualité finalement assez moyenne. Mais revenons aux oeuvres présentées, et là, on reste globalement sur un peu d’amertume, car on est loin de la qualité de Paris Photo ou de la Fiac. Certes il y’a du renouveau, mais plus dans les photographes que dans le travail exposé. On est soit dans un certain classicisme, le portrait par exemple, c’est bien fait, soigné, en grand format, mais globalement rien que de la redite finalement. Il y a heureusement quelques ovnis qui apportent un peu d’air frais, Rankin à la A. galerie, expose deux photos intéressantes ou il revisite avec son comparse Hirst, les mythes et légendes avec une réalisation travaillée tout en restant simple, mais efficace, Medusa et Centaure.
Erwin Olaf qui surfe sur la mouvance de belles désespérées avec un sans faute côté réalisation et des photos magnifiques en mode grand format.