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Fiac 2011 un bon cru ?

La 38ème édition de la grande messe de l’art contemporain est commencée, en guise de cathédrale, c’est le Grand Palais qui l’accueille, jusqu’au dimanche 23 octobre.

Fiac 2011 Entrée principale du Grand Palais © o2c pour blogarts


La Fiac c’est un spectacle à part entière, qui se joue aussi bien dans les couloirs que sur les murs des exposants. On y croise amateurs, collectionneurs, professionnels, badauds et originaux en tout genre. Tout se petit monde se mêle aux oeuvres, commente plus ou moins intelligemment, s’exhibe ou achète discrètement.  Et cela plait, à en juger par les files d’attente de plusieurs heures pour cette première journée réservée au professionnels et VIP, ainsi que le nombre de pèlerins qui bravent le froid de cette belle journée d’automne, pour accéder au sacré de l’art contemporain.

Sous la verrière du Grand palais © o2c pour blogarts

Cette année, moins d’excentricité à mon sens, est ce suite à la crise ? Pas sur, car les prix ne semblent pas en avoir conscience, et certain culminent toujours dans les hautes sphères. Point de provocation non plus, finit les grosses poitrines et organes génitaux aux couleurs vives. L’art se ferait il plus sérieux ou cérébrale ?  En tout cas, la tendance semble revenir sur des valeurs plus sures, du concret, du concept, de la créativité. Photographiquement parlant, cette tendance se confirme aussi, le mirage de la photo plasticienne semble être passé, le noir et blanc revient en force, finit l’excentricité. Le fil conducteur semble allez sur un retour aux scène de vie, voir à de la mise en scène. Fortement accès sur l’humain, c’est un retour sur un discours photographique qui raconte une histoire.

La vie reprend ses droits, moins d’abstrait, plus de vécu. Cependant cette histoire semble avoir du mal à s’expliquer en une seule photo, on la raconte alors en plusieurs. Diptique, triptyque et toute la clique, la photo ne se suffit plus à elle même, une seule image ne peut plus parler toute seule. Les histoires semblent pourtant simplistes, mais il faut l’expliciter encore et encore. On est loin cependant du reportage, pas loin de l’exposition de tout ou partie de planche contact finalement.

Street Gym © Robin Rhode

Cette mouvance peut aller vers des expressions extrêmes, comme une, deux ou trois photos ne suffisent pas, il faut des séries, une suite imposante, une sorte de film décomposant la vie, du 25 photos par seconde. Alors c’est le martèlement du concept, qui part parfois dans une sur enchère, qui se transforme en compositions comportant une dizaine, voir des installations avec des centaines de photos. Record pour Dieter Appelt et ses 312 tirages, ce qui donne une oeuvre de 148,8 par 392,5 cm en est un bon exemple. Mikhael Subotzky fait pas mal de le genre avec 96 tirages 24×30, un mur d’images, Window.

Forth Bridge-Cinema © Dieter Appelt

Heureusement certaine photo parle encore d’elle même, Diane Arbus, exposée actuellement au Jeu de Paume (cf. billet précédent ici ) s’affiche haut et fort dans bon nombre de galerie. On croise aussi du Kertesz, une magnifique photo de Pierre et Gilles chez Noirmont dans un style différent de ce qu’on leur connait.

Rider on the rain – 2010 © Pierre et Gilles

Des photos d’un autre style arrive, des photos militaires, comme celle de ce bombardement de la Royal Air Force sur des positions allemandes pendant la seconde guerre mondiale. Top vinage tirage d’époque.

Les grands formats sont toujours là, voir de très grands formats, comme cette oeuvre de Rodney Graham, Dance (271,8×350,5 cm), réalisation assez sympathique et qualitative par la mise en scène, la lumière et le souci du détail.

Dance © Rodney Graham

Concrétisation de l’arrivée des grands espaces qui envahissent aussi les murs des galeries. On y retrouve pléthore de paysages urbains, de scènes d’intérieur, habitées ou non. Qui dit le retour à la vie, dit forcement retour au lieu, à l’environnement, à l’habitat, à la ville. C’est finalement assez logique l’art !

White Cube © Sam Taylor

Après il y a le coups de coeur, la photos qui sort de l’ordinaire, qui vous parle, celle que l’on aimerait avoir dans sa collection, sur ses murs. Celle qui vous prend par les sentiments et qui vous met une claque dans la figure, par sa simplicité, sa beauté, son message. Cette année cela sera Mother de Maurizio Cattelan.

Mother © Maurizio Cattelan – Cibachrome sur plexiglas

Le marché de la photo semble rester sur la même tendance que ces deux dernières années, vintage et photographes de renom, des valeurs sures. Avec le retour du paysage noir et blanc, tendance minimaliste, des vestiges industriels, du portrait, du reportage, bref c’est très classique finalement cette Fiac 2011.

Sans Titre @copy; Serge Spitzer
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